Le groupe de presse derrière La Croix, Le Pèlerin et Notre Temps a été touché par une cyberattaque le 8 septembre. La publication de certains titres a été perturbée et plusieurs sites du groupe restent toujours inaccessibles.
Le 8 septembre 2024, le groupe de presse français Bayard, éditeur de journaux comme La Croix et Notre Temps, a été victime d’une cyberattaque de type ransomware. Cet incident a affecté la majorité des outils rédactionnels et a perturbé la publication de plusieurs titres du groupe. Les sites internet liés à ses activités jeunesse, notamment Bayard Jeunesse et Milan Jeunesse, sont également touchés. Bayard travaille activement pour rétablir ses systèmes. Cette attaque s’inscrit dans une série de cyberattaques visant des entreprises françaises ces dernières semaines.
Description de l’attaque
Le groupe Bayard a confirmé avoir subi une attaque par ransomware, affectant l’ensemble de ses activités. Selon les informations transmises, les systèmes informatiques ont été chiffrés, rendant impossible l’accès aux outils de production et de commercialisation des publications. Cette cyberattaque est intervenue alors que l’entreprise était en pleine phase de production de ses éditions papier et numérique. La publication de certains journaux comme La Croix a été retardée, et les abonnés en ligne ont rencontré des difficultés pour accéder à leurs contenus habituels.
Un message interne, consulté par Le Monde, révèle que “la plupart des outils rédactionnels, de production et de commercialisation ont dû être arrêtés”. Un communiqué officiel du groupe précise que les équipes techniques sont à pied d’œuvre pour rétablir la situation, sans toutefois donner de détails sur l’avancée des travaux.
Sites touchés
Outre les perturbations au niveau de la production des titres principaux comme La Croix ou Notre Temps, les sites internet de plusieurs autres publications, notamment ceux de Bayard Jeunesse et Milan Jeunesse, ont également été mis hors ligne. En visitant ces pages, les internautes sont redirigés vers un message de maintenance, expliquant l’interruption des services.
Par ailleurs, les plateformes de vente en ligne et d’abonnement ont été inaccessibles pendant plusieurs jours, privant de nombreux lecteurs de la possibilité de souscrire ou de gérer leurs abonnements. Cet événement marque une nouvelle offensive contre une organisation médiatique, dans un contexte où les cyberattaques visant des entreprises françaises se multiplient.
Conséquences de la cyberattaque
L’attaque a des implications lourdes pour Bayard. La perte d’accès à ses outils rédactionnels et commerciaux a directement affecté ses capacités à générer des revenus, tant par la vente de journaux que par les abonnements en ligne. De plus, la perturbation des services a engendré une perte de confiance des lecteurs, qui n’ont pas pu accéder à leurs journaux habituels. Cette perte de crédibilité pourrait s’avérer coûteuse à long terme si elle n’est pas rapidement maîtrisée.
Dans le cadre d’une cyberattaque de cette ampleur, les conséquences juridiques et financières peuvent également être importantes. En cas de fuite de données personnelles, Bayard pourrait être soumis à des amendes importantes en vertu du RGPD (Règlement général sur la protection des données). Bien que le groupe n’ait pas confirmé si des données ont été dérobées, la simple possibilité de telles violations soulève des préoccupations majeures pour la protection des utilisateurs.
Réponse de Bayard
Face à cette situation critique, Bayard a annoncé qu’il mettait tout en œuvre pour restaurer ses systèmes dans les meilleurs délais. Cependant, aucune information n’a été fournie concernant un éventuel paiement de rançon. Les entreprises sont de plus en plus confrontées à ce type de dilemme lorsqu’elles sont ciblées par des ransomwares : payer pour retrouver l’accès à leurs données ou risquer une perte irréversible et des fuites d’informations sensibles. Les autorités encouragent toutefois à ne jamais céder à ce type de chantage, car cela ne garantit pas que les systèmes seront rétablis.
Historique des cyberattaques en France
Cette attaque contre Bayard s’inscrit dans un contexte plus large de cyberattaques visant des entreprises françaises. Au cours des dernières années, de nombreuses sociétés, y compris dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des médias, ont été la cible de cybercriminels utilisant des ransomwares pour paralyser leurs systèmes.
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a régulièrement averti sur l’augmentation des attaques de type ransomware en France. Le secteur des médias, qui dépend fortement de l’accès aux outils numériques pour assurer la continuité de ses activités, est particulièrement vulnérable à ce type de menace. L’année 2024 a vu une recrudescence de ces attaques, avec des entreprises comme Boulanger et Cultura ayant également été ciblées par des attaques similaires dans la même semaine.
Réaction des autorités
Face à cette montée en puissance des cyberattaques, les autorités françaises ont mis en place des mesures pour encourager les entreprises à renforcer leur cybersécurité. L’ANSSI travaille en étroite collaboration avec des entreprises privées pour identifier les failles potentielles et développer des protocoles de réponse rapide. Cependant, malgré ces efforts, les criminels continuent de trouver des moyens d’exploiter les vulnérabilités des systèmes. Les attaques par ransomware sont particulièrement efficaces, car elles profitent de failles dans les processus de sauvegarde et de gestion des accès.
Impacts potentiels sur l’industrie médiatique
Les cyberattaques visant des entreprises médiatiques comme Bayard suscitent des craintes quant à la pérennité de ce secteur, déjà fragilisé par les mutations numériques et la baisse des abonnements papier. Une attaque de cette envergure peut perturber la continuité des activités pendant plusieurs jours, voire des semaines, ce qui entraîne des pertes financières considérables. En outre, l’interruption des services peut également éroder la confiance des lecteurs, notamment dans un contexte où les médias doivent sans cesse prouver leur fiabilité et leur sécurité.
Selon les experts en cybersécurité, les entreprises doivent anticiper ces attaques en renforçant leurs systèmes de défense. Cela inclut des pratiques telles que la mise en place de sauvegardes régulières, l’adoption de solutions de chiffrement avancées et la formation des employés aux risques de cyberattaques. L’échec à prendre de telles précautions pourrait entraîner des conséquences bien plus graves à l’avenir.
Craintes pour les données personnelles
L’une des plus grandes préoccupations des utilisateurs et des abonnés de Bayard est la sécurité de leurs données personnelles. Si les cybercriminels parviennent à exfiltrer des informations sensibles, cela pourrait entraîner des fuites massives d’identifiants, de mots de passe et d’autres informations confidentielles. Une telle éventualité pourrait non seulement exposer les abonnés à des risques de fraude, mais également ternir l’image de Bayard en tant qu’entreprise fiable et sécurisée.
La nécessité d’une réponse renforcée face à la montée des cyberattaques
L’attaque subie par le groupe Bayard souligne l’importance croissante de la cybersécurité dans le secteur des médias. Alors que les attaques de type ransomware se multiplient en France, les entreprises doivent redoubler d’efforts pour protéger leurs systèmes et garantir la continuité de leurs activités. Cette situation met également en lumière la nécessité de renforcer la collaboration entre les entreprises et les autorités pour prévenir de futures attaques.